The Butcher

Atelier Van Lieshout

6 Juillet - 31 Décembre 2013
4ème étage de la Tour-Panorama
La Friche belle de mai



Welcoming Center, 2007

Avec cette première exposition monographique d’importance sur le territoire français depuis 2003, Atelier Van Lieshout répond à l’invitation du Cartel en déployant les moyens du gros oeuvre de son unité de production.
Inscrit aux rendez-vous incontournables de l’année capitale, il annonce la forme et la couleur des enjeux XXL du Panorama. Après l’écriture de chapitres entiers d’une oeuvre prolifique et protéiforme – nommés «Autocrat», «AVL Ville», «The Technocrat», «Slave City» ou encore «Cradle to Cradle» – AVL dévoile ici et en avant-première les derniers projets et environnements issus d’une trilogie articulée comme une «Gesamtkunstwerk» (une oeuvre d’art total) : «The New Tribal Labyrinth», dont le premier volet est «The Butcher» et se compose de deux parties distinctes.

Se déployant sur un plateau d’exposition, «Slave City», chapitre construit entre 2005 et 2008, est proposé comme la traversée d’un univers clos et tournant en boucle sur lui-même. Une organisation humaine, sociale, économique et spatiale qui s’éloigne radicalement des utopies mises au banc d’essai et en pratique lors du bref épisode «AVL Ville» en 2001. Voulu comme une expérience à vivre, le projet prend alors la forme d’un véritable petit Etat indépendant qui produit jusqu’à sa propre monnaie et se termine à marche forcée par l’intervention musclée de l’Etat de droit. En 2003 si «The Technocrat», pose déjà les bases d’un univers dystopique par les prémices d’une rationalisation effrayante, où la quête de l’auto-suffisance est détournée au profit de rituels oeuvrant à maintenir «le bourgeois» dans un état bienheureux et atone; «Slave City» introduit la notion de recyclage de la matière humaine elle-même, poussant toujours plus loin l’idée d’un «bondage» post-moderne. Un huis clos aseptisé, qui génère l’ensemble des formes d’organisations sociales, tels que la culture et ses musées, la santé et ses hôpitaux, la connaissance et ses universités, la sexualité et ses bordels, l’énergie et ses générateurs pour toujours plus d’efficacité et de productivité au profit d’un groupe restreint de personnes ignorantes des perversions à l’oeuvre dans la relation maître-esclave.
«The New Tribal Labyrinth» s’écrit ainsi et en rupture avec «Cradle to Cradle», hallucination morbide où le corps n’apparait que mutilé, meurtri par les outrages des épisodes précédents poussés à l’extrême et condensés pour une résultante cauchemardesque et finale.

«The New Tribal Labyrinth» est une nouvelle et grosse turbine à imaginer des modèles de société basés sur trois piliers : l’agriculture, l’industrie et le rituel. « The Butcher » aborde plus précisément deux de ses fondamentaux : le Panorama est le réceptacle d’un environnement industriel dont nous ne saurions véritablement définir le statut. De hauts fourneaux habitent l’espace d’exposition, reliés entre eux par des circulations, mezzanines et tuyauteries diverses et constituant un labyrinthe en acier brut ; ils dénotent d’une organisation générale non point dictée pour un devenir fonctionnel de la méga-structure mais plus comme un agencement intuitif voulu par l’artiste. Un espace fictionnel donc en même temps que la potentialité d’un abri pour une population en quête de chaleur et d’énergie, AVL construit ici une symbiose manufacturée conjuguant ressources et menaces, où la spectacularité de ce qui est montré ne s’affranchit pas de ce que nous percevons en creux : la chaleur d’un habitacle fait aussi de bruits, poussière, rouille, laideur et impuretés. «The Butcher» est aussi une mise en pratique de rituels à travers l’organisation d’un dîner spectaculaire le 15 septembre : à l’aide de deux unités, batteries de cuisines militaires, autonomes en terme d’énergie et d’alimentation en eau, et secondé de maitres en la matière, AVL proposera un repas autour et à partir d’une vache à la fois animal du grand sacrifice autant que matière première. Le principe consiste à rejouer ce qui a été souvent performé par l’artiste à l’occasion de ses vernissages, une convivialité gustative autour des oeuvres, mais ici il s’agit de le traiter par la réactivation de rituels ancestraux, et de faire basculer ce temps de rencontres et d’échanges du côté de la survivance, de la nécessité, de la consommation sans gaspillage. Qu’il soit post apocalyptique, issu d’une ère de la survivance ou la représentation d’une nouvelle utopie où cohabiteraient industrie et agriculture, pollution et nature, production durable et recyclage, ce projet à grande échelle pose les fondements d’un univers made in AVL : un nouveau monde où les nations sont gommées au profit d’une réorganisation de la société en tribus imaginaires.


L'exposition THE BUTCHER est une proposition de Sextant et plus dans le cadre de NEW ORDERS, programmation du Cartel en coproduction avec Marseille-Provence 2013 et La Friche la Belle de mai.

___

>> Revue de presse en ligne



"Blast Furnace", 2013 - Crédit photo : Raphael Chipault

___


LES RENDEZ-VOUS AUTOUR DE L'EXPOSITION :

• Conférence de Joep Van Lieshout
Samedi 6 Juillet

• The Butcher : Le Dîner de Joep Van Lieshout
Dimanche 15 septembre

Un banquet sur le Toit-Terrasse dans le cadre de Cuisine en Friche
La Friche Belle de mai, Marseille

Ce dîner est une mise en pratique de rituels à travers l’organisation d’un dîner spectaculaire : à l’aide de deux unités, batteries de cuisines militaires, autonomes en terme d’énergie et d’alimentation en eau, et secondé de maitres en la matière, Joep Van Lieshout propose un repas autour et à partir d’une vache à la fois animal du grand sacrifice autant que matière première. Le principe consiste à rejouer ce qui a été souvent performé par l’artiste à l’occasion de ses vernissages, une convivialité gustative autour des œuvres, mais ici il s’agit de le traiter par la réactivation de rituels ancestraux, et de faire basculer ce temps de rencontres et d’échanges du côté de la survivance, de la nécessité, de la consommation sans gaspillage.

>> Les images du banquet.

___


Toute la programmation de NEW ORDERS sur www.cartel-artcontemporain.fr