Mock-Up

de Vincent Lamouroux

• résidence du 15 juillet au 31 août
à l'école supérieure d'arts et de design Marseille-Médietrranée

• exposition du 31 août au 16 septembre • vernissage le 31 août à 18h
à la Cartonnerie de la Friche la Belle de mai

Après HOLEY GLORY de Sophie Dejode & Bertrand Lacombe en 2011, Sextant et plus présente MOCK-UP de Vincent Lamouroux. À l'issue une résidence de création de 2 mois dans le cadre d'un partenariat avec l'ESADMM, son travail sera exposé à l'occasion du salon d'art contemporain Art-o-rama, à la Friche la Belle de mai.

" La Firebird III, ultime modèle de Dream Car conçu par le designer Harley Earl pour General Motors en 1959, représentait la parfaite incarnation de visions futuristes exaltées telles que figurées au cinéma, dans la littérature, mais aussi dans l’imaginaire collectif des années 50 et 60. Destiné à séduire au premier coup d’oeil et annonciateur de sensations fortes, ce bolide aux lignes acérées, aux ailerons triomphants, mélangeait savamment aéronautique, animalité et technologie automobile. Triomphe de l’« Automotive way of life » et de la mobilité, apogée et paroxysme d’un style, sa forme inspirée par la conquête de l’air ne réussira pourtant jamais à s’imposer sur le marché. Délire aéronautique poussé à l’extrême ? Fantasme automobile trop irréel pour rejoindre la réalité ? La cristallisation d’excès qu’elle incarnait semble avoir eu raison de son avenir.
Mock-Up est l’équarrissage métaphorique d’un mythe, à l’échelle 1. La sculpture fait état d’une transformation improbable : un véhicule destitué de sa coque laisse apparaître un squelette qui ne lui appartient pas. La mécanique a laissé place à l’organique, la forme exo squelettique de l’engin mythique est remplacée par un endosquelette, simplifié à l’extrême pour en renforcer l’évident archaïsme. La voiture n’existe plus, seul le lointain souvenir de sa forme reste visible. Ne demeure qu’une ossature poreuse proche de celle de l’animal ou de l’humain, comme si la Firebird à force d’échec s’était morphologisée pour devenir fossile. Réduite à un immobilisme sculptural, à un état presque minéral, elle se fait relique de la force animale des constructions humaines, qu’elles aient été destinées aux airs ou à la route. Squelette sans carapace dont la force motrice a été réduite à néant — sans pour autant destitué d’une vélocité imaginaire — la sculpture ne suscite aucune nostalgie d’un futur dépassé : elle a mué pour devenir autre et reprendre vie sous une forme qui ne lui a jamais été attribuée. "

Vincent Lamouroux