Workshops à la Maison départementale de l'adolescent


L'adolescence est une période de modifications physiques, psychologiques et sociales qui peut générer incompréhension et anxiété, ou compliquer des situations difficiles voire pathologiques.

La maison départementale de l'adolescent est un lieu où les jeunes en difficulté peuvent être accueillis, écoutés, soutenus ou orientés avec une équipe pluridisciplinaire de médecins, pédopsychiatres, éducateurs, assistants sociaux, infirmières, personnels d'accueils...

Elle a pour but de fédérer les compétences de partenaires de champs très différents, de travailler en réseau et en complémentarité afin d'être un relais efficace pour l'adolescent et sa famille. Parmi ces champs, celui de la création artistique est relayé par Sextant et plus à travers un programme de workshops proposés par des artistes tout au long de l'année.


2017 — 2018 :
Claire Dantzer, Denis Brun et Diane Guyot de Saint-Michel

« Tout portrait se situe au confluent d’un rêve et d’une réalité », George Pérec, La vie mode d’emploi.
L’adolescence est une période d’apprentissage et de développement personnel intense. Les interrogations existentielles, la définition de l’orientation sexuelle, le placement identitaire relatif aux origines et aux religions, l’apprentissage des responsabilités et la remise en question de l’autorité sont autant de sujets difficiles, parfois douloureux, mais qui vont aider l’adolescent à se construire par lui-même et à se trouver.
Les artistes sont nombreux à s’être confrontés à cette notion de portrait/autoportrait que ce soit par les mots, les arts visuels ou cinématographiques. Dans notre société contemporaine où le règne de l’image prévaut, il nous semble pertinent de proposer aux adolescents une démarche créative qui interroge le portrait en-dehors de l’image « photoshopée », idéalisée.
Les artistes qui animeront ces ateliers, Claire Dantzer, Jean-Charles Bureau et Diane Guyot de Saint-Michel s’y confrontent avec humour, dérision, brutalité parfois. Ils élaborent une pratique du portrait où fantasmes et réalité font émerger toute la complexité de la notion de portrait.
Chaque artiste interviendra durant 6/7 mercredis pour une durée d’1h30 à chaque séance.

Claire Dantzer
Workshop du mercredi 10 janvier au mercredi 21 février

Vit et travaille à Marseille.
Si l'univers de l'artiste est peuplé de ballons roses, caramels et chocolats, héroïnes et princes charmants, cette tarte à la crème ne tarde pas à nous exploser à la gueule. En revers : les monstres prédateurs, les entrailles animales, les icônes déchues, un ciel brisé.
Après cela, restent les rires, ou les hurlements. Dans ceux que Claire met en scène, il y a là « une revendication, désespérée, d'avoir abandonné la raison ».
L'artiste développe ainsi une démarche mettant le corps et les rêves à l'épreuve, et où la douceur frôle dangereusement la douleur dans l'excès. C'est dans cette tension que ses pièces entrent en bascule. C'est dans cette déchirure, ce moment où, dans l'image, la légèreté se dérobe, où le charme vacille, où les masques tombent, que l'œuvre agit : une désillusion du merveilleux, un écart trouble.

Denis Brun
Workshop du mercredi 14 mars au mercredi 18 avril

Vit et travaille à Marseille
Au fil du temps, ses projets plastiques réalisés forment un paysage que l’on peut comprendre de différentes façons suivant l’angle selon lequel on le considère et la saison durant laquelle le parcours a lieu. Vu d’en haut, il pourrait ressembler à un personnage jouant seul à l’avion, les bras étendus, la bouche grande ouverte, les yeux écarquillés, les oreilles aux aguets, ânonnant à voix basse un refrain électrobucolique que tout le monde aurait déjà oublié.

Diane Guyot de Saint-Michel
Workshop du 9 mai au 13 juin

Vit et travaille à Marseille.
Dialogue, confrontation, négociation, conflit : les rapports de pouvoir sont au centre des recherches de Diane Guyot, intégrant le sens même de son engagement artistique. Disons-le clairement : à rebours de la dissimulation des rapports hiérarchiques d'exploitation, son travail dynamite les discours trompe l'œil qui refusent le conflit de points de vue et diminuent notre capacité d'agir. Il n'est donc pas étonnant qu'elle utilise le pouvoir du langage, énonçant clairement ses objets d'attaque et utilisant les codes visuels de l'affiche, du t-shirt, du slogan, du graffiti, de l'enseigne et du logo – des terrains de guerre culturelle.



2016 — 2017 :
Stefan Eichhorn, Sylvie Réno et Rémy Rivoire

"Emprunté à l’architecte belge Lucien Kroll, le titre du projet de workshops que nous souhaitons développer pour la deuxième année avec les jeunes usagers de La Maison de l’Adolescent est évocateur à la fois de la nécessité de comprendre l’espace géographique dans lequel ils évoluent (pour mieux l’appréhender) et celle de pouvoir l’élargir par l’entremise de l’expérience artistique, en complicité avec des artistes qui se sont appropriés le sujet avec des mediums qui en divulguent l’extrême richesse.

Naturel, urbain, sauvage ou industriel... le paysage connaît plusieurs acceptions. Genre autonome depuis que la bascule s’est opérée entre ce qui faisait office de décor à une scène et son avènement comme sujet principal d’une composition, le paysage traverse l'histoire de l'art tout en racontant celle des hommes. De l'expression d'idéaux et d'utopies géopolitiques au socle des expériences sensibles et perceptives du monde, il relate ce rapport aux territoires, aux espaces contemplés mais aussi parcourus, domptés ou fantasmés, rêvés ou exilés."

Sylvie Réno :

"Le transfert de pans entiers du visible a toujours été l'affaire de Sylvie Réno, et plus encore s'agissant de ses sculptures en carton. En reproduisant ainsi des objets de notre environnement, que celui-ci soit domestique et paisible (mobilier, petits outils, appareils, etc.), ou plus violent (les armes), l'artiste marseillaise, mine de rien, soulève des questions qui excèdent largement le seul plaisir du mimétisme et du savoir-faire. »

Stefan Eichhorn :
"Stefan Eichhorn entre en 2014 en résidence pour une année au sein des Ateliers de la Cité (Fondation Logirem – Sextant et plus) à Marseille (La Bricarde). L’artiste, par la sculpture et l’installation, s’attache à révéler certains espaces et les particularités historiques ou politiques qui leur sont rattachées. En 2004, en collaboration avec Philipp Pink, il transforme le «Senatssaal», Grand Hall de l’Académie des Beaux-Arts de Dresde en une arène qui rappelle les jeux du cirque. L’un de ses récents projets, SpaceShipOne, étudie le contexte de la recherche aéronautique privée. L’univers de la science-fiction, notamment les architectures qui s’y déploient, et la facon dont les œuvres d’anticipation (cinématographique, littéraire) peuvent influer sur les recherches scientifiques, sont des éléments de réflexion constants chez Stefan Eichhorn. »

Rémy Rivoire :
"Ce qui frappe au premier regard dans les « ouvrages plastiques » de Rémy Rivoire, c’est la finesse et la grande méticulosité dans leur exécution. Mais aussi, plus étrange, de l’ordre du chirurgical. Rémy Rivoire se plait à disséquer. Sans cesse il accumule des documents, débite des traits noirs sur un mur, pose son regard sur l’univers graphique et plastique, ou isole de leur contexte les systèmes écologiques ou urbains – réseaux de communication en tous genres – pour en restituer une autre représentation."

2015 — 2016 :
Chourouk Hriech, Julie Dawid et Stéphane Protic

L'ensemble des workshops jouaient avec la notion de fiction, avec un titre Quand on arrive en ville et différents acteurs intervenant successivement afin de raconter chacun un élément de l'histoire composée ainsi de 4 chapitres. Sextant a sollicité 3 artistes qui œuvrent chacun à leur manière à enchanter ou transformer le paysage urbain selon des techniques et approches très variées.